Jean Baptiste de Gribeauval (1 715 - 1 789) réorganise l'artillerie française sous Louis XV. Son système est déterminé par l'ordonnance de 1 765.

Il diminue le nombre de calibres et répartit les pièces entre "campagne", "siège", "place" et "côtes". Il standardise surtout la production des tubes et des affûts (ce qui facilite les réparations), adoptant comme unité de base "le pied du Roy" (32,48 cm), il améliore le chargement de la pièce par l'usage d'une munition encartouchée qui augmente la cadence de tir et renforce la mobilité de la pièce, grâce au train avant qui n'est plus dételé pendant le tir. Enfin le pointage est amélioré par l'utilisation d'une vis réglant l'élévation du tube.

Il améliore l'artillerie avec tant de succès que le système Gribeauval assurera le succès des armes françaises sous la révolution, sous l'empire et jusqu'en 1 827, date de l'apparition du système Vallée.

Les grands changements opérés par Jean Baptiste de Gribeauval:

- Le calibre des bouches à feu et des boulets doit être soigneusement contrôlé, il réduit le " vent " du boulet ce qui augmente portée et précision

- Des caissons à munitions sont fabriqués

- La légèreté et la mobilité du matériel sont améliorées

Les arsenaux, les manufactures, forges et fonderies sont perfectionnés, des écoles d'artillerie sont ouvertes.

La pièce de 12 (la plus grosse de campagne) envoie des boulets de 12 livres, soit environ 6 Kg. La cadence de tir est de 1 à 3 coup par minute suivant le calibre. La portée pratique est d'environ 600 mètres mais le tir par ricochet est encore redoutable à 2 000 mètres. Le nombre de servants est de 2 cannoniers, 6 servants principaux et 7 servants d'infanterie si besoin.

A noter que ce système repose sur le travail de Jean Maritz, Inspecteur général des fontes de l'artillerie de terre et de la Marine, fondeur suisse émigré en France, qui inventa, entre autre, une méthode de perçage horizontale des canons et qui apporta un plus grand soin à l'élaboration des fontes.