La source ferrugineuse de Laifour
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La carte de Laifour
La source de Laifour La source avec ses dépôts d'oxyde.
Dépot d'hématite rouge sur les parois. Dépôt d'hématite rouge sur les parois.

Carte postale de la source au début du XX ème siècle. Une exploitation avait été envisagée.

Les parois en schiste à droite et à gauche existent encore alors que la voûte est effondrée.

 

Le lieu est connu depuis longtemps, la "source ferrière" est citée dans un manuscrit de 1 463.

La forge est probablement crée à la fin du XVI ème siècle. Citée en 1615, 1660 elle disparaît à la fin du XVIIème. Remise en service au moment de la révolution, Pierre Joseph Alexis Poulain y élève un haut fourneau en 1793 puis elle est rachetée en 1801 par Jacques-Henry Morin de la manufacture d'armes de Charleville.

A partir de 1808, Rousseau extrait le fer des boues ferrugineuses rejetées par la source.

Le 22 avril 1 818, Monsieur Jean-Nicolas Gendarme, maître de forge, acquiert les usines de La Commune (Grande Commune aujourd'hui). En Octobre de la même année, il demande l'autorisation de rétablir le fonctionnement du haut fourneau situé sur le ruisseau. Il prévoit d'y fondre les minerais provenant des minières de Saint Pancré, Chaufour, Neuvizy et les Pourceaudes (1 500 tonnes) avec du charbon de bois des forêts de Huges, Revin, Hargnies et Monthermé (800 tonnes) mélangés à la castine de Romery et Givet (250 tonnes), quantités prévues pour pour un fonctionnement de 10 mois par an, fournissant 550 tonnes de fonte. Il revend le tout en 1827.

Une feuille du cadastre de 1 822 indique "vieux fourneaux". Ce fourneau de La Commune date du début du XVII ème siècle. Il est accompagné d'un centre d'affinage de la fonte. (Statistique minéralogique et géologique du département des Ardennes 1842 Par C. Sauvage,Amand Buvignier)

Une autre feuille du cadastre de 1 822, montre la forge de Grande Commune avec bâtiments, barrages (encore partiellement visibles de nos jours), roue à aubes. (Aujourd'hui réserve ornithologique).

En 1 827, installation sur le petit ruisseau de la Commune d'un haut fourneau par la transformation d'un moulin. Le site devient "Petite Commune".

Le Journal de pharmacie et des sciences accessoires, Volume 1, de 1829, relate l'analyse de Monsieur Amstein pour sa thèse de pharmacien. L'évaporation du gaz carbonique provoque, à l'air libre, la précipitation de l'oxyde de fer.

Jean-Nicolas-Alexis Morel précise que, en 1838, la production est de 1 600 tonnes de fonte et de fer.

La géographie des Ardennes de Adolphe Joanne de 1 881 (Hachette et Cie) (Document BNF) cite pour le département une source froide minérale, carbonnée qui se jette dans la Meuse par une cascade d'environ 10 mètres de haut.

En 1882, les usines de la Commune sont rachetées par Faure père et fils. (activité industrielle de 1860 à 1973). C'est aussi l'année de l'installation d'un bac entre Laifour et ces usines. La famille fait construire des cités ouvrières et la chapelle Saint-Eloi (1936) dont une partie est édifiée en récupérant la charpente d'une usine de la Petite Commune abandonnée après la Grande Guerre.


      L'origine de la source ferrugineuse se trouve peut-être dans une des nombreuses légendes de cette région.

Une jeune paysanne poursuivie par un riche seigneur s'était réfugiée près d'une source dans une grotte au bord de la Meuse pour lui échapper. Un jour qu'il chassait, il la découvre, veut l'emmener. Elle lui résiste tant qu'il sort son épée et la tue. Il lance ensuite son épee dans la source.

      Selon les uns, le fer de la source vient de l'épée, selon d'autres, la couleur rouge de la source rappelle à jamais le sang de la jeune fille.

 
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